Vous m'avez manqué.
Mais ainsi je me suis reposée: loin de Paris, du travail, de mon blog, des blogs, d'internet, des amis, des gens, des nouvelles, du monde; près de la nature, au soleil, sous la pluie, sur le sable, les pieds dans l'eau, à courir, boire, manger, dormir, marcher, voir, entendre, respirer...toucher ou plutôt sentir comme une inconnue: moi.
Ce doit être ça qu'on appelle se ressourcer?
Et puis tiens je tombe sur cette phrase du Yi-king: "Trop d’éducation restrictive et pas assez d’éducation formatrice empêchent de puiser aux fondements de soi-même et d’atteindre une dimension universelle. Votre nature profonde ne peut être entamée par la vie. Lorsque vous êtes en contact avec elle, vous pouvez vous y ressourcer et y puiser des énergies nouvelles."
Hum, j'en aurais bien pris un peu de cette éducation formatrice...
Bon, je vous raconte mes vacances?
SENTIR.
A St Jean de Luz, ou plutôt sur la plage de Guéthary, ou bien à Ciboure dans la baie, ou bien encore à San Sebastian, ça sent les embruns, surtout en hiver, quand le vent se mêle au sable froid pour colorer de brouillard jaune les côtes environnantes.
En se promenant sur la plage le doux crachin disparaît et laisse la place aux odeurs d'huîtres, de frais, boucle joliment les cheveux et fais briller des joues roses. Les poumons qui s'ouvrent pour recueillir ce sel donnent l'élan pour se grandir, s'ouvrir puis courir soudain avec des jambes neuves, des jambes de plus en plus longues et fortes avec les jours qui passent.
MON CORPS.
Après l'avoir nourri d'air et satisfait ses seuls besoins (et non ceux dictés par un esprit poursuivi par les grands airs de la ville) je me suis allongée sur ce rocher lisse chauffé des rayons du soleil de l'après-midi, mes mains reposées sur sa crête, caressant un flanc plus doux, plus accueillant. Un trou qui avait dû être autrefois longtemps creusé par la mer accueillit également mon derrière, et le serra de bras pareillement bienveillants. De cette position j'observais le spectacle de la mer portant de drôles de mouches, des surfeurs. De belles vagues régulières soulevaient gentiment ces points noirs déroulant alors devant nous un ballet dont la chorégraphie ignore les spectateurs. Et pour cause, il n'y a pas de chorégraphie, seulement de l'agillité et comme un belle harmonie entre la nature et les bonshommes.
DANSER.
Il y a quelque chose dans ce retour à la nature qui me semble fondamental. Et peut-être l'engouement actuel (et nécessaire) pour l'écologie n'est pas étranger à ce besoin de nature, comme un besoin de limites retrouvées, celles de notre corps comme celles de notre terre.
Quand je danse, je sens les limites de mon corps, elles ne réfrènent pas le mouvement mais au contraire le guident vers une danse qui ne peut être que personnelle.
Dans la vie, enfin celle que je mène depuis longtemps à Paris, j'obéis à des lois étrangères qui modifient et mon corps et mes pas pour me pousser à danser comme tout le monde puis de moins en moins (comme tout le monde aussi).
Qu'est ce qui fait que je ne peux pas abandonner ma danse?
Qu'est ce qui pousse quelqu'un à ne pas s'adapter à tout et résister? D'où vient cette voix qui nous susurre (avec les mots d'un autre quand même) que ça c'est bien et ça moins bien et ça pas bien du tout? D'où vient la résistance?
RESISTER.
Je rentre à Paris et je me dis que je devrais encore résister à ma façon, continuer à gravir une montagne que j'ai voulu grande moi qui me suis toujours vue petite.
Et plutôt que dire, pourquoi pas faire (aussi)?
Tiens, y'en a un qui m'a donné le sourire en rentrant, un homme heureux dans sa cabriolet, en Californie, Vinvin (merci pour le bol d'air).
Hey Nico, si tu veux d'autres bouffées d'air vas voir du côté du blog de Loïc Le Meur en ce moment, il est à TED et là bas ils ont l'air de bien se remuer les neurones, tu sais du genre à tout secouer histoire de voir autrement, ça fait du bien aussi...
Rédigé par : Estelle | 07 mars 2007 à 14:25
Merci VINVIN de partager ta grande 'patate' finalement c'est peut'être ça le bonheur, une sacrée patate que l'on partage!!!
Rédigé par : niolas | 07 mars 2007 à 11:27
Quand tu veux :) Tu t'occupes de la voiture, je prépare les planches, ok?
Rédigé par : Estelle | 05 mars 2007 à 10:07
A quand une virée en Ford Mustang cabriolet dans le Sud Ouest?
Rédigé par : Virgile | 04 mars 2007 à 23:14