Le 8 mars prochain, nous sommes tous invités à voter pour les "femmes ingénieur high-tech de l'année", des femmes "ayant démontré une certaine réussite tant sur le plan professionnel qu'en terme d'épanouissement personnel."
Il s'agit du Prix Excellencia 2007, un concours organisé par Innov.Europe, avec l'Epita et Microsoft France, ainsi que de nombreux soutiens prestigieux.
Eric Chreiki (Président d'Innov.Europe) que j'ai rencontré récemment m'a parlé de ces femmes avec beaucoup d'admiration et de passion.
Depuis notre conversation, j'échaffaude des plans, je tisserais bien quelques idées avec lui et elles, tout simplement parce qu'ils/elles veulent là aussi faire tomber quelques préjugés qui finissent par s'ériger en barrières infranchissables si on ne leur tord pas le cou au plus vite!
Les high-tech ne sont pas seulement réservées aux hommes, et les femmes ingénieurs ne sont pas des phénomènes de foire, qu'on se le dise.
UPDATE: Il y a une video sur leur blog
A la lecture des portraits de chacune de ces femmes, j'ai été bluffée; d'abord impressionnée par un parcours brillant pour chacune, puis rassurée par le sentiment d'une certaine proximité, d'une humanité, la leur, dont elles savent particulièrement bien parler: et si c'était ça notre différence?
Remettre l'humain au coeur de toutes nos activités et le faire savoir.
Je vais voter et je ne vous dirai pas pour qui, mais allez voir sur le site d'Excellencia pour en savoir plus sur l'origine et le fonctionnement de ce trophée.
En attendant, j'ai relevé quelques phrases qui m'ont touchée dans le portrait de chacune des finalistes et m'ont ainsi permis de mieux les connaître:
Catégorie "Recherche fondamentale"
Hélène "voyage au centre de l'esprit humain": « La pluridisciplinarité et une curiosité et un questionnement perpétuels sur des sujets multiples font ma force au quotidien. J’ai souhaité exercer la fonction de chercheuse au sein du CNRS pour essayer d’apporter une contribution à la quête de connaissances sur la parole et la cognition et tenter d’imaginer des retombées sociétales de nos recherches fondamentales dans les domaines des troubles du langage, du handicap, des télécommunications, des interfaces personne-machine, des interfaces cerveau-machine. »
J'aime sa profondeur.
Christine M. "Co-fondatrice d’une Start up pour faire naître les super calculateurs de demain": « Je crois pouvoir dire que c’est en prenant des risques, en saisissant des opportunités qui s’offraient à moi et en m’attachant à mener à bien des tâches qui m’apparaissaient parfois être de véritables défis sur le plan personnel que ma carrière s’est façonnée petit à petit sans aucune ambition particulière au départ, autre que celle que de ne pas m’ennuyer au travail. »
J'aime sa personnalité joyeuse.
May Catherine « Le cycle cellulaire au service de la lutte contre le cancer » : « Un des freins à la vocation des filles pour les métiers de l'ingénieur high-tech est la sous-représentations des femmes dans des comités d’organisation, de gestion et de décision, dans des jurys d’évaluation, ainsi qu’à des postes de haute responsabilité, ce qui fait que les décisions sont essentiellement prises par des hommes, et l’impact sur la société est inévitablement essentiellement un écho de la voix masculine. »
J'aime son engagement.
Catégorie "Recherche appliquée"
Bouchra « Pour son entreprise, votre visage n’a plus aucun secret » : « La vie d'une entreprise connait des turbulences surtout en phase de démarrage et il est nécessaire de persévérer dans la bonne direction et de garder le cap pour dépasser les difficultés qui se présentent. »
« Je pense avoir gagné mon pari de départ qui est de réussir dans le domaine de la high-tech et des affaires. »
J'aime sa volonté.
Christine A « La robotique au service des handicapés moteurs »: A 32 ans, Christine trouve une source de motivation dans l’enthousiasme de ses patients hémiplégiques à qui elle administre des séances de stimulation électro fonctionnelles. Christine est notre première candidate qui affirme ne pas mériter le Prix Excellencia ! Elle veut juste témoigner : « les personnes qui ont contribué à ma vocation professionnelle sont, ma famille en me soutenant inconditionnellement et mon mari qui me pousse en avant et croit en moi depuis 10 ans. Je souhaite apporter un témoignage, celui d'une femme heureuse chez elle et au travail. »
J'aime son équilibre.
Catégorie "Chez un fournisseur"
Sandrine: Son équipe déploie les offres Internet+Téléphone+TV sur ADSL
« J’ai consacré beaucoup de temps à mes collaborateurs, pour comprendre leurs fonctionnements, leurs besoins, les spécificités de leurs domaines et de leurs savoir faire. J’ai voulu connaître leurs envies, de leurs craintes, leurs points de vue sur les évolutions en cours. Ensuite j’ai progressivement construit ma vision de l’équipe, et le chemin par lequel je souhaitais que nous y arrivions. J’ai essayé de leur laisser des espaces libres pour qu’ils puissent s’investir dans cette construction eux-mêmes. Et je m’échine à renforcer le lien entre eux partout où il n’est pas encore assez solide. »
« Ma mère venait d’un milieu plus aisé, mais ses parents l’ont empêchée de faire les études de médecine qui la passionnaient. Ils ont jugé qu’une femme en savait toujours assez pour pouvoir se marier honnêtement et élever ses enfants, et ont privilégié les études de ses frères. Elle a veillé à ce que je ne subisse pas la même injustice. C’est donc peu de dire (que mes parents) ont encouragé mon orientation professionnelle vers les domaines scientifiques.»
J'aime son "relationnel".
Pascale « Sa science : flirter avec le zéro absolu ! » : « Je tache de promouvoir la place des femmes dans les sciences et technologies, par l'exemple et par l'action. (...) Dans le cadre de mon poste actuel, je suis amenée à avoir des missions de prospection commerciale et d'expertises techniques dans des pays ou il est très difficile aux femmes d'atteindre un poste du type du mien (Qatar, Corée du Sud ...) et dans ces cas, je suis assez heureuse de montrer, par ma crédibilité auprès de mes clients, que c'est possible.
Avoir un but précis et se donner les moyens de l'atteindre nécessite de la détermination »
J'aime sa fierté dans l'action.
Jacqueline « La passion du logiciel, jusqu’à la création d’une entreprise » : « Je ne peux pas m'empêcher de rationaliser, d'optimiser et d'expliquer.
J’ai voulu être ingénieure parce que je pense avoir le cerveau fait pour cela. Depuis toute petite, je fais des exposés, j'explique à ceux qui pensaient ne pas pouvoir comprendre. Et la passion pour l'intelligence artificielle a fait le reste.
Ma force au quotidienne est l'enthousiasme, dans mon métier de conception, de création et de conseil, ça me permet d'ouvrir un champ de possibles, et de construire des solutions.
Il me permet de créer un contact avec mes clients, je comprends leur métier, et je leur parle d'eux. »
Ma mère ne parlait pas bien le français et travaillait dans des cantines, mais m'a toujours appris que tout est possible. »
En France, être une femme ingénieur c'est dur, mais créer en plus son entreprise... »
J'aime son caractère passionné.
Viviane « Elle embarque l’informatique dans votre voiture » : Dans le cadre de sa mission actuelle, Viviane a très fortement amélioré les relations avec les fournisseurs du constructeur automobile. Cette amélioration a eu des impacts sur la qualité des produits réalisés. Cela a également conduit a plus de transparence et à la création d'un climat plus serein et ce dans un environnement plutôt masculin.
J'aime sa souplesse.
Murielle « Excellente avec ses clients, et avec son équipe»: « Murielle est une candidate excellente qui a réalisé un parcours surprenant tout en s’assurant une vie de famille équilibrée avec ses trois enfants. » C’est l’un de ses collaborateurs qui parle d’elle ainsi : « Murielle "toujours souriante" est surprenante par ses idées qui, chaque jour, nous font progresser. Elle nous permet de travailler dans de bonnes conditions en équilibrant notre vie professionnelle et personnelle. A notre écoute, elle nous pousse toujours vers le haut ! »
J'aime son leadership.
Catégorie "Chez un utilisateur"
Joëlle "Grâce à elle, les bus sont plus ponctuels et les usagers le savent": Joëlle est arrivée dans son entreprise actuelle avec un BEP. Elle a gravit de nombreux échelons au cours de ses 18 années de carrière et a même suivi une formation complémentaire pour obtenir un DESS en Management et intégration des technologies de l'information et de la communication.
J'aime sa persévérance.
Alexandra "Gardienne de vos remboursements santé d’aujourd’hui et de demain ": Selon la direction des systèmes d’information de son organisme, Alexandra « est bien reconnue par ses pairs "ingénieurs experts". Elle jouit également de la confiance de sa hiérarchie comme de celle des utilisateurs souvent défiants vis à vis de l'informatique en général. » Les mêmes indique que notre finaliste « démontre quotidiennement pour son âge d'une réelle maturité. Elle affirme simplement sa compétence et possède des capacités indéniables d'adaptabilité. Elle est très motivée et a une haute idée du service au public ».
J'aime son sérieux.
Juliette "Elle évite les ruptures d’approvisionnement dans votre supermarché": "Juliette pense que la fonction d'ingénieur permet d’allier un savoir-faire et un savoir devenir, pour accéder à des postes de responsabilité avec en finalité un professionnalisme toujours plus performant. Selon elle, cette fonction impose d’intégrer l’évolution des technologies dans un contexte économique sans arrêt en mouvance et de faire preuve de créativité et de dynamisme sans cesse renouvelés, sous peine de devenir « has been.
Elle est tombée dans le monde du travail par nécessité, sans prétention ni vocation particulière mais avec prudence et discrétion. Juliette s’est retrouvée dans un environnement hostile aux différences, où ségrégations riment avec évolution, mais Elle a surtout découvert un milieu stimulant où il existe une vraie dimension d’apprendre et d’entreprendre, à la mesure de ses ambitions et exigences. "
La loyauté me permet de m'investir pleinement dans tout ce que je fais, plutôt ne rien faire que de mal faire, je fais ce que je dis et je dis ce que je fais ! Ma persévérance, m’a aidé à dépasser les difficultés et gérer les situations parfois complexes. Courageuse et déterminée, je me donne tous les moyens pour atteindre les objectifs que je me suis fixés, sans pour autant négliger le facteur humain et tout en préservant l’intérêt global de l’entreprise. L’altruisme et la solidarité sont les fers de lances de mes relations avec autrui. Pour moi « il n’est richesse que d’hommes », et je porte haut les valeurs de mon entreprise : solidarité, courage, implication, loyauté, transparence et enthousiasme. »
J'aime sa vision.
Dernière catégorie "les jeunes" et là je vous laisse la surprise...
Et je vous invite à aller découvrir les portraits "en entier" de ces dames lorsqu'ils seront publics, toujours sur le site d'Excellencia, puisque vous n'avez ici que des bribes servant mes impressions.
Ca manque de photos, non?
D'accord avec toi, et avec une observation qui me frappe dans tous les réseaux de professionnelles que je croises ou dans lesquels je m'agite (mes copines marseillaises des elles du numériques (http://souris.typepad.com/mon_weblog/2005/05/un_rseau_de_pro.html) et d'entrepreneurielles (http://www.entrepreneurielles.com/), en sont la démonstration : pas de parcours féminin sans résonnance sur l'humain, la relation individuelle, le transversal,.... Commme si nous pensions d'abord (ou souvent, il y a aussi chez les femmes des guerrieres, des forcenées de la performance technique,....) nos métiers et réussites professionnelles au travers du quotidien : quel benefice d'usage, quel impact sur les relations, quels modes de mise en oeuvre dans les équipes...
C'est ce qui fait je pense l'intérêt des équipes de projet mixtes et le potentiels des femmes dans les approches collaboratives.
C'est en tout cas une belle brochette de portraits que tu nous restitue.
Rédigé par : Martine | 12 mai 2007 à 15:58