On parle beaucoup de Meetic, pas parce que leur communication est bien faite, mais aujourd'hui tout simplement parce que la plupart des hommes et des femmes semblent y avoir fait au moins un passage.
Je n'ai pas échappé au phénomène, je suis allée faire un tour, j'ai cherché un homme là bas en me disant pourquoi pas on doit y rencontrer des gens intéressants "aussi" et puis j'ai une enquête à mener ça me fera un exercice pratique...J'essaie autant que possible d'être honnête dans chacun de mes contacts avec un autre être humain et ce n'est pas parce que je tapais sur un clavier que je me suis autorisée à parler à une machine. Alors je me suis prise au jeu et même si ce n'est qu'un jeu j'ai vite senti que l'endroit était drôlement sérieux, empli des fantasmes de tous trop longtemps entretenus, du coup ça m'a donné des bouffées d'espoir à moi aussi et voilà que ça me reprenait qu'à force d'avoir à faire à des hommes qui cherchaient leur princesse je me mettais à chercher un prince, alors qu'à moi ça fait bien longtemps qu'on répète que le prince n'existe plus et que je n'y crois donc plus...
Mais bon, dans cet endroit bien chaud (devant son écran, on peut être en grosse chaussette en train de prendre une tisane et tout à la fois donner à penser qu'on est maquillée comme un camion, même pas la peine de donner à penser d'ailleurs, la plupart du temps l'autre en face s'est déjà fait un film sur deux trois mots qui ont fait mouche : "grande", "blonde", ...euh ça suffit) un endroit donc où chacun se dit tout en toute sécurité, là ça m'a repris: et si c'était possible ?
A force d'espoir, on se cogne les uns aux autres, je veux dire qu'on se connecte, euh, je veux dire qu'on se rencontre donc, de là à dire qu'on se connaît et donc qu'on entre en relation il y a un grand fossé, bien large et parfois frustrant qu'on appelle la réalité.
Je crois bien que la réalité a toujours été la même, je me demande juste si on ne s'est pas mis à trop rêver?
Alors voilà, hier je vous ai promis des posts plus courts donc je m'arrête là, mais si la lecture de nos aventures (mes expériences et celles de mes copines ont servi à la rédaction de l'article) vous intéresse, cliquez donc!
Les aventures retracées n'ont rien à voir avec Meetic, ce sont juste des histoires d'aujourd'hui qui peuvent se passer avec ou sans Meetic, parce que Meetic ce n'est que l' outil qui répond aux besoins du marché n'est -ce pas?
Tout ça pour dire que la connexion ne fait pas la relation, et c'est donc à suivre...
POURQUOI CA N'A PAS MARCHE?
POURQUOI CA N'A PAS MARCHE?
Lorsque je l'ai appelé, j'ai d'abord entendu le silence. Un de ces silences qui disait "Merde! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire?" Et ça, bien avant que je lui avoue les raisons de mon appel. Alors, imaginez sa tête et le raclement de sa gorge lorsque je lui ai annoncé: "Je fais une enquête sur les relations hommes-femmes." J'étais restée dans le flou volontairement, pour le ménager un moment. "Ah bon? Et qu'est-ce que je viens faire là-dedans?" Drôle de question qui me parue bien judicieuse après ce moment passé à faire remonter les souvenirs à mon cerveau trop enthousiaste, voire naïf, lorsque j'avais composé les chiffres de son numéro de téléphone. Après tout, notre "relation" ne m'avait pas laissé le temps de vérifier s'il s'agissait d'un monsieur ou d'une dame, et quant à parler de "relation", rien que le mot semblait déjà le dresser sur ses ergots...Ergots, coq, masculin...pas de doute, c'est bien un bonhomme à l'autre bout du fil, et moi, tendue comme un corde, en attente de ses réponses, je suis une de ces femmes d'aujourd'hui, à me répéter jour après jour que les hommes sont devenus une denrée bien rare, ou bien qu'ils ont tous peur de nous, femmes d'aujourd'hui.
Après deux années d'expérience du célibat, j'étais bien décidée à établir une sorte de bilan "analytique", condition nécessaire, pensais-je (encore?) au passage à l'étape suivante. Car aujourd'hui j'avais envie de construire.
A 35 ans, après un divorce et l'échec d'un longue relation, sans enfants encore, il me semblait sentir de plus en plus les cliquetis de l'horloge qui me poussaient ainsi à l'action.
Les "gros dossiers" étaient digérés. par contre, je ne m'expliquais toujours pas les raisons des faux départs, ratages à l'allumage, et fuites devant l'éternel, qui avaient ponctués ma vie durant ces dernières années. Gavée de solitude et de questions sans réponses, je décidais d'aller sonner chez tous ceux qui avaient bien voulu m'ouvrir leurs portes, puis leurs coeurs, puis avaient vite tout ravalé, remballé, sans explication aucune.
"Pourquoi?" me semblait un bon point de départ.
Première étape: établir la liste des prénoms ou des visages si le reste ne revenait pas.
Première surprise: je n'avais pas été si seule durant ces deux dernières années.
j'égrainais les noms de mes rencontres comme les perles d'un chapelet, et cela suffisait déjà à me combler.
La rencontre n'était donc pas le problème!
Jean-Claude, le marin, plus jeune que moi. Un baiser échangé.
Vincent, le surfeur anarchiste. Deux mois de relation.
Daniel, l'homme marié. Un an de...de quoi?
Benoît, vingt ans de plus que moi. Deux mois dans les airs.
Joël, le paparazzi, rencontré dans une boîte de nuit. Une nuit.
Valéry, le flic. Trois nuits.
Puis, tous ces hommes dont je ne me rappelais plus le prénom, mais qui avaient eu le courage de me demander mon numéro de téléphone, dans la rue, dans un restaurant, sur une banquette du métro, pour n jamais s'en servir ensuite, comme si le fait de m'adresser la parole avait été le challenge d'un jour ensoleillé.
"Tu te souviens? On s'était embrassés devant l cinéma. Puis, tu ne m'as jamais rappelée..."
Il me coupe la parole immédiatement puis commence:
"J'ai souvent pensé à toi, après..."
Jolie surprise mais j'embraye immédiatement.
"Alors, pourquoi ne m'as-tu jamais rappelée?"
"Mais tu ne m'as pas appelé non plus."
La discussion s'est rapidement terminée sur notre dérapage à tous les deux. Aucun des deux n'avait osé, il n'y avait pas grand chose de plus à dire, et il n'avait pas souhaité en dire plus de toute façon. Mon enquête était mal partie. Peut-être devrais-je être moins directe, moins frontale.
Je décidais d'appeler Vincent.
Vincent, le surfeur anarchiste.
Nous nous étions rencontrés dan le train qui nous ramenait tous deux à paris après un séjour dans le sud de la France. La place à côté de la mienne était vide, jusqu'à ce qu'il vienne s'y installer. Après ces trois jours passés à me faire bronzer, j'étais sûre de ma séduction et heureuse d'avoir à étaler des jambes brunies et amincies par le soleil et l'eau de mer. J'avais donc été déçue en le regardant du coin de l'oeil. Les cheveux bruns, longs, gras, sur ce corps large, et plutôt gras lui aussi, ne mettaient ni mon bronzage ni la finesse de mes jambes en valeur. Les tongs sous le short baggy n'étaient pas non plus à mon goût. Lorsque le train a démarré, voyant que la banquette devant moi était inoccupée, je me suis levée pour aller m'y installer, prétextant à voix haute à mon futur ex voisin que nous serions ainsi plus à notre aise. J'avais remarqué une légère déception dans sa moue boudeuse et presque réprobatrice, déjà...Heureusement, à l'arrêt suivant, un couple a réclamé sa banquette, air pincé et billets à l'appui. J'ai regagné ma place à côté du nounours brun et nous avons commencé à bavarder.
C'était incroyable le nombre de points coïncidences qui émergeaient de cette discussion d'abord légère, puis alourdie du poids de l'enjeu que nous y placions tous les deux, insensiblement, comme guidés par ces coïncidences qui nous apparaissaient comme les signes du destin. Ainsi donc, il avait vécu au Japon, comme moi, avait suivi les mêmes études, lui aussi créé son entreprise, etc. Nous nous regardions soudain avec les yeux couverts de ces lunettes qui montraient l'autre comme une évidence. Pas d'électricité cependant, non, seulement le destin qui montrait le chemin. On est toujours tellement content d'avoir trouvé sans chercher.
Nous nous sommes ainsi revus tous les deux armés de nos jolies lunettes roses et nous avons vécus des jours heureux, à l'abri. Puis un jour, j'ai dû lever un peu les lunettes, c'était le jour où pour la première fois il me laissait pénétrer dans sa...porcherie! Des préservatifs jonchaient le sol, sur la couche de magazine, elle-même posée sur un couche de poussière qui donnait cette couleur grise à toute la pièce centrale, unique pièce, en-dehors du balcon, qui avait été transformé en cabane pour les amis de passage. J'avais vite rechaussé mes lunettes, noires cette fois-ci, afin que personne ne me reconnaisse lorsque je sortais de chez lui.
J'ai un peu hésité à le rappeler, la fuite n'étant pas ma plus grande fierté.
"Allô, Vincent?" "oui?" "salut c'est Martine!" "Hey salut, ça va?" J'entendais à sa voix qu'il était content de m'entendre et qu'il était déjà prêt à se redresser sous cet autre appel du destin. "Ca fait un an? un an et demi?" Je vacillais un peu dans ma question et sous son souffle déjà impatient. "Bah oui, quelque chose comme ça, tu sais, moi je ne compte pas!"
Après lui avoir fait mon petit laïus, honnête cette fois-ci, sur les raisons de mon appel et les besoins de mon enquête, il prend un air nettement plus endormi, et fuyant déjà.
"Tu veux savoir pourquoi ça n'a pas marché entre nous, alors que c'est toi qui es partie en courant?", "Mais tu sais, on est deux dans une relation, et avoue que tu n'as rien fait pour me retenir!", "c'est vrai, je savais que tu partirais après avoir vu mon antre!", "alors, c'est ce que tu voulais, n'est-ce pas?", "bah, je voulais que tu me prennes comme je suis!" Je ne sais plus si ce sont ses mots exacts, mais le choc de cette découverte a été tel que je n'ai pas pris de notes à ce moment-là. Une chose est sûre, il me semblait découvrir à l'instant que les hommes sont encore plus sensibles que je ne le pensais, et cherchent, comme nous cherchons le prince, la belle princesse, celle qui embrassera leur être, les prendra comme leur mère prenait le bébé...il a aussi ajouté très rapidement, "tu comprends, à l'époque, je n'étais pas bien dans ma peau, trop gros, et puis, j'avais un boulot de dingue, c'était important pour moi d'y arriver..." Le garçon s'était aussi demandé ce que je pouvais bien lui trouver, à lui qui me trouvait belle et intelligente, trop? trop certainement pour comprendre ce que je pouvais bien lui trouver, et donc pour se mettre à douter, et donc à tester la belle, histoire de titiller l'être humain qui se transformait ainsi en terrain d'expérimentation sous les doutes de l'autre.
Moi qui cherchais sans cesse des histoires simples, à vivre les sentiments sans se poser de questions, je tombais systématiquement sur des hommes qui se posaient tant de questions que je finissais par tomber dans le puits interrogatoire avec eux, avant de fuir, car tout ça devenait bien trop lourd soudain. Vincent m'a ensuite confié qu'il avait beaucoup maigri, qu'il s'était remis au surf régulièrement, que sa situation professionnelle s'est nettement améliorée, qu'il a déménagé, et vit aujourd'hui avec une femme qu'il aime, tout simplement.
J'ai raccroché avec une pointe d'amertume mais aussi franchement rassurée par le fait d'être sortie avec un homme sensible, tout compte fait.
Histoire suivante: Daniel, l'homme marié. Voilà, je suis tombée dans le panneau, comme toutes les copines à qui je faisais la morale. Et oui, l'homme marié est un piège redoutable. Ici, à la question "pourquoi ça n'a pas marché?", la réponse semble évidente, sauf à aimer les relations à trois éternellement. Car oui, l'homme marié quitte rarement sa femme, et tant mieux. Inutile d'appeler celui-là, il aurait raccroché immédiatement, non, pas le téléphone, mais le wagon des plaisirs qu'il s'offrait sans frais! Eh oui, ce genre de bougre sait aimer passionnément, protégé par son garde-fou, l'épouse à qui il ne fait plus l'amour, mais qui le rassure pour ses vieux jours. Alors oui, j'étais tombée amoureuse de cet homme, mais devrais-je plutôt dire que j'étais tomber amoureuse de cette facilité, de cette légèreté de l'amour qui ne promet rien si on écoute bien. On croit regretter les promesses mais c'est ça qu'on aime, l'amour impossible, car seul celui-ci est vraiment libre? Oh la la, les choses deviendraient-elles claires tout à coup?
Affaire suivante: Benoît, vingt ans de plus que moi. Un très bel appartement, une situation professionnelle plus qu'enviable, une maison à la campagne, une ex-femme, des enfants, grands aujourd'hui, un chat, une vie qui roule lentement au rythme des dîners entre amis, bons plats, bonne musique, bons spectacles, beaux voyages, aventures amoureuses multiples de l'homme libre de tout attache autre que celles auxquelles il reste fidèle éternellement. Cet homme-là aux apparences très libre, était bordé d'obligations et de souvenirs de toutes sortes.
Une ex-femme pas vraiment "ex" puisque le divorce n'avait jamais été prononcé, des enfants qui débarquaient souvent, pour demander un coup de main, ou bien l'aspirateur pour l'appartement loué à deux pas de chez papa, une maman âgée, spoliée par les frères et soeurs bons à rien, qu'il fallait donc protéger, et donc il fallait aussi s'occuper des frérots et sisters, et puis....la liste s'étalait ainsi devant moi pour faire le compte de nos rendez-vous manqués à cause de ces obligations qui faisaient se rétracter le bonhomme derrière une carapace d responsabilités en tous genres. La légèreté et la simplicité tant recherchées se trouvaient bien dans ces grandes plages de liberté où nous ne pouvions pas vraiment nous voir, ou bien si rapidement que nous n'avions pas le temps de faire connaissance ou d'approfondir nos conversations qui restaient donc approximatives. Autant dire que j'avais eu beaucoup de mal à joindre le monsieur au téléphone. Ms premiers messages étaient évasifs et n'avaient pas permis d'obtenir de réponses. Je me faisais donc plus précise au troisième message pour bien faire comprendre au bonhomme que mon appel était strictement limité aux obligations de mon enquête, langage qu'il devrait certainement comprendre. Bingo! Il avait rappelé le jour suivant et se faisait un devoir de répondre le plus précisément possible à toutes mes questions.
"Notre histoire avait plutôt bien démarrée, on avait fait l'amour assez vite après notre première rencontre, et tu te souviens comme c'était une belle nuit?" "oui, c'était bien" "et puis je ne sais pas pourquoi mais on a commencé à se serrer un peu moins fort pendant la nuit, à s'éloigner déjà.." "oui, je ne sais pas s'il y a une explication, mais c'était peut-être pour me protéger.." "te protéger de quoi?".." je ne sais pas..." .."tu avais peur de souffrir?".."non!".."alors, quoi?"..."j'ai senti que je ne pouvais pas te donner ce que tu attendais!"..."Mais que savais-tu de mes attentes, tu ne m'as jamais posé de questions sur mes envies!"..."non, mais j'ai compris que tu voulais des enfants, une famille, à ton âge, c'est normal, et moi, tu comprends, c'est déjà fait..." "mais tu sais je veux effectivement construire une famille, mais je ne suis pas prête à le faire avec le premier venu, j'avais aussi besoin de temps pour te connaître, et si on avait vécu notre histoire pleinement, j'aurais pris la précaution de réfléchir à notre relation...tu sais, j'ai aussi appris à reconnaître l'amour!" "ouais, tu dis ça, mais je vous connais vous les femmes!" A ce moment-là de la conversation j'ai senti l'homme blessé que j'avais remarqué dès notre première rencontre. J'ai revu ses yeux tristes qui ne remuent pas beaucoup ou qui plissent seulement un peu quand on lui adresse la parole. Un homme qui plissait dès que les sujets de conversation étaient plus graves ou sérieux, un serial-fuyeur. Cet homme là n'avait jamais vraiment voulu aborder le sujet de notre relation, par contre, il avait rapidement voulu vivre de grands moments avec moi, des week-ends, puis des vacances, puis, on ne savait pas...le paradoxe se trouvait dans ces grands moments passés ensemble, en évidence, comme la chaleur de nos corps réunis, mais avec la plus grande distance entre nos eux têtes pensantes, et plutôt pesantes apparemment en ce qui me concerne...ouh la la, le mal de tête me gagne. Nous avons raccroché en n'exprimant aucun regret, ans en dire plus, mais déjà benoît m proposait de partir en vacances avec lui la semaine suivante...
Joël, le paparazzi.
Un souvenir merveilleux! Un homme qui me dévorait des yeux, la sensation d'être la plus belle femme au monde dans ces yeux-là. Une conversation léger et profonde à la fois, dans laquelle on s'était échangé nos passés à une vitesse record, pour passer assez vite au concret: une belle nuit d'amour, très tendre. Le lendemain matin, il avait souhaité rester plus longtemps avec moi, avait trouvé mon appartement à son goût, et me regardait en disant "elle est belle ma nana!" Oups, j'avais senti mes antennes en alerte maximale, qu'est-ce qu'il voulait celui-là, s'incruster chez moi, pas question, il me fallait mon espace vital à moi...
Je ne l'avais pas rappelé comme convenu, puisqu'il avait eu la délicatesse de me laisser le choix d'une autre rencontre. Il avait rappelé au bout de deux jours pour avoir des explications sur mon absence et je lui avais donné rendez-vous dans un bistrot pour lui expliquer que je n'étais pas prête à vivre d'histoire avec lui. Il avait été reconnaissant de cette franchise et exprimait ses regrets avec la même honnêteté. Nous nous étions quittés sur un au-revoir courtois et attendri d'un beau moment passé ensemble. J'hésitai à le rappeler, mais je risquai le moment abritée derrière cette enquête à réaliser. L'homme ne me reconnaissait pas, n'avait pas de souvenir, et surtout pas vraiment le temps de répondre.
La réalité commence à pointer le bout de son nez. L'enquête porterait-elle ses fruits?
Malgré la pression qui envahit maintenant mon cerveau, je décide d'aller jusqu'au bout, en appelant Valéry.
Valéry, le flic.
Notre rencontre avait été incroyable: je marchais dans la rue, le soir- je fais toujours ça avant de m'endormir. J'étais déjà passé devant ce restaurant à l'aller, je marchais moins vite au retour, pour rentrer chez moi. Un homme vient m'aborder, il sort du restaurant où il fête l'anniversaire de son ami, il aimerait que je me joigne à eux pour que la fête soit complète. Son regard franc et un peu allumé par son courage qui le surprend lui-même, je me laisse convaincre et rentre en jogging dans ce restaurant où je ne veux pas m'attarder, juste souhaiter un bon anniversaire au copain, puisque l'idée est sympathique. Ils ont insisté pour que je partage un verre de vin et un peu de fromage, et deux heures plus tard j'étais toujours attablée avec eux, à rire des mêmes blagues, comme si nous nous connaissions depuis des années. Nous nous sommes quittés en bons amis et avons promis de nous revoir. Ce fut chose faite trois jours plus tard. Et ce fut l début d'une histoire avec Valéry, celui qui avait osé m'aborder. Avouez que ce n'est pas banal, il n'y a plus beaucoup de ce genre d'hommes pour "draguer" avec courtoisie et panache. Très vite, cependant, ce que j'avais vu de panache et de courtoisie, s'est transformé en carcan de questions. La légèreté avait vite cédé la place à la lourdeur des interrogations du monsieur qui s'était vite persuadé que je devais "me faire draguer" souvent de cette manière et d'ailleurs n'avais-je pas un autre amant dans le placard. Sous le feu de ses interrogatoires, j'ai vite renoncé à l'idylle. Et j'avoue que cette fois je n'ai pas voulu appeler.
Mais cette enquête touchait à sa fin. Cela faisait quelques jours que je ne me souciais plus de savoir "pourquoi?" ça n'avait pas marché, mais plutôt de savoir pourquoi je continuais de confondre amour et légèreté...et si la légèreté me convenait si bien que ça?
Et les hommes, ça leur convient la légèreté?
Je sais pas vous, mais moi dorénavant:
-Je poserai plus de questions plutôt que de croire ce que je pense tout seule dans mon coin
-J'assumerai la légèreté
-et je continuerai de croire à l'amour!
On s'en reparle?
(L'article a déjà été utilisé par Question de FemmesJuillet/août 2004)
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